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Quelques réponses aux questions les plus fréquemment posées par les débutants.

N’oubliez pas que dans tous les cas de figure la manière la plus simple de comprendre ce qu’est l’aïkido consiste à en expérimenter la pratique !

Je voudrais pratiquer l’aïkido : de quoi ai-je besoin ?

Pour monter sur le tatami, vous devez impérativement rendre le dossier d’inscription que nous vous fournirons.

Pour les premières séances, il est parfaitement possible de venir avec un vêtement de sport : évitez simplement les fermetures-Eclair qui risquent d’endommager les tapis. Au bout de quelques cours, vous vous équiperez d’un « kimono » (le terme désignant un vêtement élégant, il est impropre : il s’agit en réalité d’un « keikogi » identique à ceux que l’on utilise en judo) et d’un jeu d’armes en bois. Pour des raisons élémentaires d’hygiène, on évite de marcher pieds nus dans les couloirs et dans le vestiaire. Une paire de tongs ou de sandales sera donc bienvenue.

Que va-t-il se passer lors de mon premier cours ?

l’aïkido traditionnel est une pratique née au Japon. Elle repose sur un cérémonial qui peut dérouter le débutant : il y a tant à assimiler !

Rassurez-vous : un ancien (sempaï) vous prendra en charge et vous guidera dans la découverte de la discipline. Au bout de quelques semaines, vous serez vous-même un « ancien » (cette valeur est relative : dans les arts traditionnels orientaux, on dit que ce qu’on a appris pendant une heure, on doit pouvoir le retransmettre pendant une heure) et guiderez à votre tour les pas des nouveaux !

Règles de base

La pratique de l’aïkido n’est pas dangereuse : les cas d’accidents sont extrêmement rares. Les précautions suivantes, élémentaires, doivent néanmoins être scrupuleusement respectées :

- on ne monte jamais sur le tapis un chewing-gum en bouche (le moindre mouvement peut venir le loger dans la trachée, ce qui est extrêmement dangereux), 
- on se débarrasse de tout bijou (collier, montre, boucles, bagues et bracelets saillants) : outre le risque de casse, le moindre accrochage peut être douloureux, voire dangereux pour les deux partenaires. 
- On s’affranchit de tout esprit de compétition : se comparer aux autres est un réflexe assez compréhensible, mais c’est une posture qui ne mène pas loin. l’aïkido (voie de la rencontre, de l’harmonisation de l’énergie), en revanche, vous en dira peut-être long sur vous-même : la difficulté sera d’apprendre à écouter ce que cette discipline exprime… L’aïkido n’est pas un sport : la maîtrise de la technique n’en est que la surface visible. Dans la pratique traditionnelle de l’aïkido, qui est celle vers laquelle nous tendons, on ne vous dira jamais : « tu as tel niveau en connaissance de toi-même, et ton voisin a tel niveau (titre, grade, etc.) en connaissance de lui-même ». Ce serait, chacun le comprendra, une imposture.

Comment se déroule une séance ?

- Une séance commence à l’heure. Si, pour une raison ou pour une autre, l’enseignant arrivait en retard, la prise en charge est assurée par un ancien (uchi-deshi : élève qui s’investit dans la vie du dojo).

- après un temps de concentration (mukso) et une série d’exercices respiratoires (aïki-taiso), on passe à la préparation, pendant laquelle on apprête son corps pour la pratique. Cette préparation peut être interprétée selon différents niveaux : pour le tout débutant, elle permettra une meilleure prise de conscience du schéma corporel, elle favorisera une ouverture et une mobilisation de l’ensemble des articulations, et elle conduira à la fois à la tonification et à la détente/l’assouplissement du corps, qu’elle habituera à prendre naturellement des positions propres à la pratique de l’aïkido.

- La pratique proprement dite se passe généralement de la manière suivante : l’enseignant montre un exercice aux élèves qui sont assis en seiza (en tailleur). Les élèves se saluent et travaillent avec leur voisin. Sur le tatami, on parle le moins possible – l’apprentissage de l’aïkido n’est pas une activité cérébrale : on comprend d’abord la technique avec son corps. Les débutants ne se retrouvent jamais tout seuls, puisqu’ils sont l’objet de toute l’attention des plus anciens.

Y a-t-il des cours spéciaux pour les débutants ?

C’est tout l’inverse : dans la pratique de l’aïkido traditionnel, on ne sépare pas les gens selon leur ancienneté ! C’est au contraire la différence de potentiel qui permet la richesse et l’efficacité de l’apprentissage. Vous, débutant, poserez bien plus de problèmes techniques aux anciens que ceux avec qui ils pratiquent depuis des années ! contrôler quelqu’un qui ne connaît pas la technique, qui veut souvent « tester » l’efficacité de son partenaire, en assurant sa sécurité, son confort et en le protégeant (de fait, il ne sait pas encore chuter : il faut donc l’aider à le faire correctement), cela est très difficile !

Certaines écoles d’aïkido réunissent certes les débutants pendant un certain nombre de séances (de semaines, voire de mois) pour leur apprendre les « bases » (on exécute des déplacements à vide, on chute tout seul, etc.). Ce modèle didactique ressemble fort à celui qu’on employait, au début du 20e siècle, pour enseigner la natation : partant du principe que seuls ceux qui savent nager peuvent mettre un pied dans une piscine, on leur faisait faire des heures de brasses sur un tabouret… Autant dire que cet a priori pédagogique ne retient plus l’attention de grand-monde. C’est en exécutant une technique que l’on apprend à se déplacer, et en ayant à chuter que l’on apprend à le faire correctement, dans le respect de l’intégrité de chacun et de ses dispositions personnelles.

N’hésitez pas à poser des questions au professeur, aux plus anciens que vous : même en les mettant en difficulté, vous les obligerez à progresser ! Pour apprendre un art martial, on doit « voler la technique » : en observant sans relâche, vos facultés d’observation vont croître, votre aptitude à la concentration sera plus solide, plus durable, votre curiosité s’affirmera. L’absence totale d’esprit de compétition sur le tapis se retrouve au sein du groupe des pratiquants : peu à peu, vous le constaterez, chacun se libère de la peur de poser une « question bête », une crispation héritée parfois de l’école, souvent ancrée même chez les plus solides d’entre nous…

Au plaisir de faire bientôt votre rencontre !